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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/167

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cathédrale de Rouen a fait jouir un meurtrier et son complice, le 21 de mai, jour de l’Ascension de cette année. » Cette brochure qui se ressent de l’extrême précipitation avec laquelle elle fut écrite, offre, au milieu de beaucoup d’inexactitudes, quelques documens sur les différences qui existaient entre le cérémonial suivi alors pour la fierte, et l’ancien cérémonial, auquel on avait dérogé en plusieurs points. Ce livre, devançant de si peu de mois la suppression d’un usage si singulier, et en fixant, avec quelque exactitude, le dernier état, semble, aujourd’hui, avoir été suggéré à l’auteur par un vague pressentiment de l’extinction prochaine du privilége de la fierte ; et il est comme le dernier souvenir d’un usage qui avait existé pendant tant de siècles, et long-tems avec tant d’éclat.

Deux mois après (le 4 août 1789) l’assemblée nationale abolissait sans retour tous les priviléges particuliers des provinces, principautés, pays, cantons, villes et communautés d’habitans, soit pécuniaires, soit de toute autre nature, il ordonnait que ces priviléges demeureraient confondus dans le droit commun de tous les Français. Les priviléges des églises étaient compris, au moins implicitement, dans les priviléges des villes et des provinces, abolis par la loi que nous venons de citer.

1790. La fierte est levée pour la dernière fois.

Toutefois, en 1790, le chapitre, se regardant toujours comme en possession de son droit,