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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/169

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de vie ou de mort, sont trop importans pour ne pas figurer, entiers, dans le texte même de l’histoire du privilége. Voici cette lettre adressée à Messieurs les juges du tribunal de Rouen, dans la personne de M. Boullenger, leur président, magistrat dont Rouen n’a point oublié l’honorable caractère, le mérite éminent et le zèle vraiment infatigable.

« Monsieur,

» J’ai examiné avec attention l’intérêt que je pourrois avoir, comme chef de l’église de Rouen, à la conservation de l’usage ancien où le chapitre de cette métropole s’étoit maintenu, jusqu’à présent, de délivrer un criminel, tous les ans, à la fête de l’Ascension, et voici ce que j’en pense :

» D’abord, il ne peut plus être question de privilége, puisqu’ils sont tous abolis, et moins encore de la part du chapitre de cette église, qui n’existe plus, suivant la loi constitutionnelle de l’état. Néantmoins, je ne regarde pas cet usage comme un privilége, mais comme un acte de miséricorde réclamé au nom de la religion, toujours bien placé dans le zèle et dans la bouche de ses ministres ; et c’est un hommage rendu à cette même vertu par la piété des magistrats, qui ne croient pas manquer à la rigueur de la justice par cet acte de clémence en faveur d’un malheureux. À ce double titre, et à ce titre seul, je désire de multiplier les occasions de faire éclater le plus doux des sentimens qui soit