Aller au contenu

Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intérêt plus vif encore. Il s’agissait d’une commune située à peu de distance de Rouen, et d’un meurtre environné de circonstances qui inspiraient beaucoup de compassion pour ses auteurs, plus malheureux que coupables. Les paroissiens du Tronquay (élection de Lyons-la-Forêt), ruinés par les passages continuels des gens de guerre, avaient obtenu des intendans de la justice en Normandie une dispense expresse de loger les troupes qui se présenteraient sans un ordre du roi, par écrit. Déjà ils avaient eu occasion de se prévaloir de cette exemption, et toujours avec succès. Le sieur De la Fontaine du Houx, capitaine au régiment de Bretagne, qui connaissait très-bien ce privilége, conçut la malheureuse idée de le braver, et de loger au Tronquay lui et sa troupe, sans ordre du roi, et malgré les habitans ; un gentilhomme du pays l’avait excité à ce coup de tête. Le 23 avril 1642, après avoir envoyé son train et son bagage par la route qui conduit au bourg de Ry, le sieur De la Fontaine du Houx s’achemina, avec sa troupe, vers le Tronquay, se détournant pour cela de son chemin, environ d’une lieue et demie. A son entrée dans le village, lui et les siens maltraitèrent et souffletèrent plusieurs habitans isolés, qui leur représentaient que, pour être admis à loger au Tronquay, il fallait exhiber un ordre écrit du roi. Ces militaires prirent même prétexte de ces avertissemens qui leur