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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/54

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Deux jours après, la damoiselle ma femme y survint. La voyant arriver, j’allay pour la descendre de cheval, la pris par la main, et la menai chez le sieur De Bincy où nous soupâmes tous ensemble, dans l’amitié possible, et nous en allâmes coucher dans un même lit. Le lendemain, nous passâmes le jour entier dans la même union et amitié que nous avions toujours fait depuis quatorze ans que nous estions mariés. La nuit suivante, étant couché avec ma dite femme, j’entendis du bruit vers minuit ; je vis quelques personnes autour du lit, ce qui m’engagea à prendre ma culotte qui était derrière le chevet ; ma culotte se renversa, l’or et l’argent qui estoit dedans tomba avec un petit cousteau pliant et fermant, à manche, dont je me servois journellement à table. Voulant ramasser ma bourse, je mis inopinément la main sur le dit cousteau, et me sentant arrêté, pour me libérer, je me servis du dit cousteau, et j’en donnai quelques coups à la personne qui le tenoit sans savoir qui elle estoit, et à l’instant, me sauvai tout nud, sans savoir où je me devois retirer, ni si j’avois blessé à mort la personne qui m’arrêtoit, ma pensée n’étant autre que de m’enfuir et éviter que l’on ne m’arrêtât suivant que l’on m’avoit menacé. » Recueilli chez un paysan, il n’apprit, dit-il, que quelques jours après, que c’était sa propre femme qu’il avait tuée, ce qui (ajoutait-il) le surprit fort, n’ayant eu la pensée de