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Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/12

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UNE SÉANCE À L’INSTITUT.

j’avais bien décidément prise de suivre la carrière que ces hommes avaient noblement parcourue, et qui me paraissait réservée à des êtres privilégiés.

Je ne saurais dire la nuit que je passai à la suite de ma conversation avec mon père, mais elle dut être bien agitée, bien remplie de rêves où les succès, la gloire même jouaient un grand rôle.

Le jour arriva enfin. J’attendis fiévreusement l’heure de la séance de l’Institut, et, quoique je pusse compter sur les privilèges que voulait bien m’accorder le père Pingard (quand je pense que c’est le grand-père du père Pingard actuel dont je parle en ce moment), je ne trouvai rien de mieux à faire pour calmer mon impatience que d’aller me mettre à la queue.

À midi, la porte s’ouvrit. Je me précipitai vers l’amphithéâtre qui fait face au bureau, où je me trouvai par hasard placé auprès de M. Varcollier, ami de ma famille et particulièrement de mon cousin Mazois, dont il a fait, en tête du Palais de Scaurus, une notice biographique des plus intéressantes et des plus remarquables.

M. Varcollier, à cette époque, était un homme jeune encore, d’une distinction parfaite, à l’apparence froide et presque dure ; mais ces dehors couvraient le cœur le plus chaud, le plus pas-