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Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/172

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IMPRESSIONS DE VOYAGE.

de la chapelle Sixtine m’a-t-elle enthousiasmé la première fois ? et n’ai-je trouvé, au dernier voyage, de vraiment sublimes que les figures allégoriques de Raphaël, si admirablement copiées par Baudry ?

Comment ai-je pu passer une première fois à Venise, sans être arrêté par la vue du plafond de Paul Véronèse, dans la grande salle du palais des Doges ? et comment l’ai-je proclamé dans mon cœur, à mon troisième voyage, la plus belle œuvre que j’aie vue en Italie ?

Je ne parle ici, bien entendu, que de mes impressions ; je ne porte aucun jugement. Je sais assez du métier de peintre pour comprendre et apprécier les beautés de tous genres qui foisonnent dans ces grands maîtres ; je ne veux constater qu’une variété de sensations qui n’existe pas chez moi seulement, considération qui devrait arrêter souvent les jugements trop absolus, surtout trop précipités.

Aujourd’hui, après avoir à peu près tout vu avec liberté et sincérité, après m’être dégagé peu à peu de ces admirations toutes faites depuis des siècles, et qui ont sur notre jugement une si grande influence, maintenant que l’âge a donné à mes opinions plus de poids et de gravité, en leur ôtant un peu de la passion dont ne peut se dégager la jeunesse, je suis arrivé à cette convic-