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Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/190

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XIX

DE ROME À NAPLES.


L’hiver que je passai ainsi au milieu d’hommes distingués, entouré de chefs-d’œuvre incomparables, est une des époques de ma vie dont j’ai gardé le plus vif et le plus intéressant souvenir.

La présence de Bertin attirait dans notre modeste logement presque tous les artistes français qui se trouvaient à Rome à cette époque. C’est là que je vis Decamps pour la première fois. Invité fort aimablement par lui à visiter son atelier, je m’empressai de m’y présenter à la première occasion.

Il travaillait alors à son tableau du Supplice des crochets. Je fus frappé de l’éclat et de la force qu’il arrivait à mettre dans sa peinture, et peut-être vit-il mon étonnement, quand je regardai de près ces empâtements qui n’avaient aucun rapport avec notre manière de peindre, car il me dit : « Ce sont des moyens ; je voudrais bien arriver au même résultat à moins de frais, mais