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Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/86

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L’ATELIER DES ÉLÈVES.

état, et a arrangé elle-même avec beaucoup de goût et de soin son petit musée, dont rien ne pourrait la séparer, et qui renferme véritablement des choses charmantes, signées d’artistes distingués.

Une autre de nos modèles, brave et honnête fille retirée en province, a eu un jour l’honneur de s’entendre adresser, à l’église, du haut de la chaire, un éloge bien mérité pour son dévouement et son rare courage pendant une épidémie.

Je maintiens donc que beaucoup de celles qui ont pris leur métier au sérieux, qui l’ont continué avec courage tant qu’elles ont pu, sans mériter la couronne des rosières, civiles ou autres, valent infiniment mieux qu’on ne le croit généralement ; qu’il y en a de très-dévouées aux peintres qui les emploient, très-reconnaissantes, et tout à fait dignes d’intérêt.

Nos séances à l’atelier se terminaient vers le milieu de la journée ; nous étions libres, le reste du temps, ou d’aller au Louvre faire des croquis et des copies d’après les maîtres, ou de suivre les cours de l’École des Beaux-Arts, qui commençaient vers quatre heures, je crois.

M. Ingres ne manquait jamais de dire à ceux qui allaient au Louvre : « Allez tout droit au fond,