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Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/113

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PENSÉES,

EXPÉRIENCES, TABLEAUX, JUGEMENTS, MAXIMES.




I. — THÉODICÉE.


Tous les hommes cherchent Dieu, même l’avare, le débauché, le scélérat ; mais Dieu pour l’un c’est l’or, pour l’autre la volupté, pour un troisième le sang ; pour tous leur idéal, leur passion secrète, leur amour fondamental. — Chacun obtiendra ce qu’il cherche ; c’est la manière dont Dieu punit et éclaire. — Si ce qu’il cherche est faux, le coupable y trouvera son enfer relatif.


II. — LE BONHEUR.


Le bonheur est forcément réciproque et ne se trouve guère qu’en se donnant.


III. — LA VICTOIRE LABORIEUSE.


De toutes les choses odieuses à la paresse humaine, la plus odieuse est de penser. Pour certaines natures, une seule chose est quelquefois plus dure encore que de penser, c’est de vouloir. Il n’y a sorte de ruses, de subterfuges, de travail même