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Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/97

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Astre qui, sur un fond noir,
Naît, luit, vole et passe,
Chaque être est brillant d’espoir,
Mais, météore d’un soir,
S’éteint dans l’espace.

Bulle éblouissante aux yeux,
Qu’un rayon allume,
Où l’œil croit voir terre et cieux
Qu’es-tu, monde sérieux ?
Un jouet d’écume.

Donc, papillon palpitant,
Puisque monde ou rose
Ne dure, hélas ! qu’un instant,
En ton vol, bel inconstant,
Jamais ne te pose.

III

L’esprit creuse pour savoir
L’effet et la cause……
Mais ce monde est un miroir ;
L’esprit ne peut que s’y voir,
Et l’énigme est close.