Aller au contenu

Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 93 —


Fils de l’air, quand, parcourant
Tout ton frais empire,
Tu vas butinant, errant,
Ton cœur libre, ô conquérant,
Librement respire.

Mais, fils du zéphyr, sens-tu
Ce cœur qui soupire ?
Cœur volage et combattu,
Pourquoi soupirer ? peux-tu,
Peux-tu nous le dire ?

V

Ô papillon, de Psyché
Magnifique emblème,
En tout calice penché,
Ton cœur avide a cherché,
Recherché qui l’aime.

Sais-tu, sous le dôme bleu,
Sais-tu ce qu’on aime !
Ou ce que cherche en tout lieu
La vierge aux ailes de feu,
Cet autre toi-même ?