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Page:Anatole France - L’Église et la République.djvu/91

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des deux évêques, M. Combes cessa de croire qu’il fût possible de maintenir le Concordat.

Il reçut dans sa maison de Pons, où il passait les vacances, un rédacteur de la Nouvelle Presse libre, de Vienne, et lui confia que les événements avaient changé ses idées.

— La séparation est proche, lui dit-il, je la tiens maintenant pour inévitable. L’idée de la séparation de l’Église et de l’État a fait depuis deux ans des progrès énormes, et moi-même qui, comme on sait, n’en étais pas partisan au début, j’ai dû m’en accommoder.

Il ajouta que le projet Briand lui semblait une excellente base de discussion, et qu’il désirait seulement que certaines dispositions du projet fussent « formulées dans un sens plus large et plus libre ».

Ces déclarations qu’il avait faites en son propre nom, il les renouvela au mois de juin, comme président du Conseil, dans son discours d’Auxerre.

Il nous faut maintenant dire ce que fut le Concordat à son origine, ce qu’il est devenu, et rechercher les raisons qu’il y a pour la France ou de le maintenir ou de le dénoncer.


Etablie par l’Assemblée Nationale en 1790, la Constitution civile du clergé fut quatre ans en vigueur, si l’on peut parler de la vigueur des lois dans un état révolutionnaire, au milieu de conspirations, d’insurrections, de massacres et de supplices. Elle causa le schisme, partagea l’Église de