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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/101

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Pavie, de Ravenne, de Pultava, de Culloden, généreuses ou mercenaires, courtoises ou félonnes, victorieuses ou vaincues, amies ou ennemies, toutes assemblées là par le baron.



Après dîner, madame de Bonmont, en servant le café, n’offrit point de sucre à M. l’abbé Guitrel, qui avait coutume d’en prendre, et elle offrit du sucre au baron de Wallstein, qui était diabétique et suivait un régime sévère. Elle agit de la sorte non point avec malice, mais parce que son âme était distraite par des pensées qui occupaient tout son cœur. Son chagrin, qu’elle ne savait point cacher, étant sans ruse, lui venait d’une dépêche envoyée de Paris, et dont le texte présentait un double sens, l’un littéral et méprisable, clair pour tout le monde, mentionnant un retard dans quelque envoi de boutures, l’autre, spirituel et véritable,