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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/145

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d’être portée au tombeau. Elle s’était vouée à Thanatos à la place d’Admète, son mari. C’était donc là, non point une mort ordinaire, mais une sorte d’enchantement. Le bon Hercule, aussitôt dégrisé, s’enquit seulement du lieu où l’on avait porté Alceste. Elle reposait sur la route de Larisse, hors du faubourg, dans un tombeau de marbre poli. Il y courut. Quand Thanatos, en péplos noir, vint goûter aux gâteaux arrosés de sang, déposés en offrande, le héros, qui se tenait embusqué derrière la chambre funèbre, se jeta sur le roi des ombres, le broya dans le cercle de ses bras et le força, tout brisé, de lui rendre Alceste, qu’il reconduisit voilée et silencieuse au palais d’Admète. Cette fois il refusa de se rafraîchir. Il était pressé. Il n’avait que le temps d’aller chercher les cavales de Diomède.

» Voilà une merveilleuse aventure. Je préfère peut-être celle des Cercopes. Connaissez-vous les deux frères Cercopes, mon-