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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/170

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bête le regarda avec inquiétude. Et M. Bergeret, revenant à l’idée qui l’avait d’abord occupé, dit à la servante :

— Il faut lui donner un nom.

Elle répondit en riant, les mains sur le ventre, que ce n’était pas difficile.

Sur quoi M. Bergeret fit intérieurement cette réflexion que tout est simple aux simples, mais que les esprits avisés, qui considèrent les choses sous des aspects divers et multiples, invisibles au vulgaire, éprouvent une grande difficulté à se décider même dans les moindres affaires. Et il chercha un nom qui pût convenir à cette petite chose animée qui, dans le moment, mordillait la frange du tapis.

« Tous les noms de chiens, pensa-t-il, conservés dans les traités de nos vieux veneurs, comme du Fouilloux, et dans les vers de nos poètes agrestes, comme La Fontaine, Finaud, Miraut, Briffaut, Ravaud, désignent des chiens de chasse, la noblesse