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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/282

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Et, prenant sur une tablette qui se trouvait sous sa main la carte du fabricant de la Reine des Pygmées, il écrivit dessus, avec son petit crayon d’or : « Nommer Guitrel évêque de Tourcoing. »

Gustave prit la carte. Ces idées, qui lui avaient semblé d’abord si étranges et si bizarres, il les trouvait maintenant simples et naturelles. Son esprit s’y était habitué. Et c’est du ton le plus aisé que, mettant la carte dans sa poche, il dit à Bonmont :

— Guitrel évêque de Tourcoing, parfaitement. Vous pouvez compter sur moi.

Ainsi se vérifiait la parole de madame Dellion qui, parlant de son fils, avait coutume de dire : « Gustave n’apprend pas facilement, mais il retient ce qu’il a appris. C’est peut-être un avantage. »

— Vous savez, dit gravement Ernest, je vous réponds que Guitrel fera un très bon évêque.

— Tant mieux, dit Gustave, parce que…