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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/48

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incendié en 1559 par les calvinistes et dépouillé par les révolutionnaires en 1793, n’était plus qu’un amas de décombres. Comme un autre Néhémie, monsieur le duc de Brécé vient de relever le sanctuaire. Le pape y a, cette année même, attaché de nombreuses indulgences, dans le dessein, sans doute, de raviver en ce pays le culte de la Sainte Vierge. Monseigneur Charlot y est venu lui-même célébrer les saints mystères. Et, depuis lors, les pèlerins affluent. Il en vient de toutes les parties du diocèse ; il en vient même des lieux circonvoisins. Nul doute que ce zèle, ce concours, n’attirent des grâces importantes sur la contrée. Moi-même, j’ai eu le bonheur d’amener aux pieds de la Vierge des Belles-Feuilles plusieurs familles honnêtes du faubourg des Tintelleries. Et, avec la permission du duc de Brécé, j’ai plusieurs fois dit la messe sur cet autel privilégié.

— C’est vrai, dit madame de Brécé. Et