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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/56

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menton sur son épaule et se tournant les hanches. On cessa de l’interroger. Elle se glissa dehors. Et M. de Brécé donna des explications.

Honorine Porrichet, fille de cultivateurs établis depuis de longues années à Brécé et tombée dans un complet dénuement, avait mené une enfance maladive. D’une intelligence lente et tardive, on l’avait d’abord crue idiote. M. le curé lui reprochait son humeur sauvage et son habitude de se cacher dans les bois. Il ne lui était pas favorable. Mais des ecclésiastiques éclairés, qui la virent et l’interrogèrent, ne découvrirent rien de mauvais en elle. Elle fréquentait les églises et y demeurait dans des rêveries qui n’étaient pas de son âge. Sa piété s’exalta encore aux approches de sa première communion. Elle fut atteinte à cette époque d’une phtisie laryngée et condamnée par les médecins. Le docteur Cotard, entre autres, déclara qu’elle était perdue. Quand le nouvel oratoire de