Aller au contenu

Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourquoi je dis qu’il est sacrilège d’y toucher.

Il s’arrêta. N’ayant pas l’habitude de serrer de près les questions, il s’en tenait d’ordinaire aux généralités. Personne ne contestait la noblesse de ses sentiments.

Madame de Courtrai, jusque-là renfermée dans des réflexions sur les tisanes, dressa la tête et leva sur M. de Brécé sa face de vieux garde-chasse.

— J’espère bien que vous avez notifié votre désabonnement à ce journal qui fait cause commune avec les ennemis de l’armée et de la patrie. Mon mari a renvoyé à l’administration le numéro qui contenait l’article… Vous savez… l’article infâme…

— Mon neveu, répondit M. de Brécé, m’écrit qu’à son cercle une pétition est affichée pour exiger le désabonnement, et qu’elle se couvre de signatures. Presque tous les membres du cercle y adhèrent, à la réserve d’acheter le journal au numéro.