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Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/76

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de ces livres légers, une suite nombreuse d’ouvrages de politique et de philosophie, des traités sur l’esclavage, des relations de la Guerre des insurgents américains. Il ouvrit les Vœux d’un solitaire et il vit que les marges étaient couvertes d’annotations de la main du duc Jean. Il lut tout haut une de ces notes ;

L’auteur dit vrai : les hommes sont naturellement bons. Ce sont les faux principes de la société qui les rendent mauvais.

— Voilà, ajouta-t-il, ce que votre trisaïeul écrivait en 1790 !

— C’est curieux ! dit M. de Brécé en replaçant le livre sur le rayon.

Puis, ouvrant l’armoire du Nord :

— De ce côté sont les livres de mon grand-père, qui fut page de Charles X.

M. Lerond reconnut là, vêtus de basane sombre, de veau fauve, de demi-chagrin noir, les Œuvres de Chateaubriand, les collections de Mémoires sur la Révolution, les