Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/9

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consentement unanime des esprits. Tradidit mundum disputationibus eorum. Madame Bergeret elle-même était un endroit à disputes courtoises et à secrets dissentiments. Les dames de la société bourgeoise, pour la plupart, la tenaient pour irréprochable, puisqu’elles la recevaient. Plusieurs cependant soupçonnaient que son aventure avec M. Roux n’était pas tout à fait innocente ; quelques-unes le disaient. Telle l’en blâmait, telle autre l’en excusait ; telle autre enfin l’en approuvait, rejetant la faute sur M. Bergeret, qui était un méchant homme.

Cela encore était un sujet de doute. Et il y avait des gens pour soutenir que M. Bergeret leur paraissait tranquille et débonnaire, et haïssable seulement pour son esprit trop subtil, qui offensait l’esprit commun.

M. de Terremondre affirmait que M. Bergeret était fort aimable. À quoi madame