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Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/93

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— C’est bien cela, madame. Je suis certain que le bon saint Antoine de Padoue sera avec vous et qu’il vous aidera à persuader Monseigneur Charlot. C’est un grand saint. Je parle de saint Antoine… Il ne faudrait pas que les dames crussent qu’il s’attache exclusivement à retrouver les bijoux qu’elles ont perdus. Il a mieux à faire dans le ciel. Lui demander du pain pour les pauvres, voilà qui vaut mieux assurément. Vous l’avez compris, chère madame. Le Pain de saint Antoine est une belle œuvre. Je veux en prendre plus ample connaissance. Mais je me garderai bien d’en souffler mot à mes bonnes sœurs.

Il voulait parler des dames du Salut dont il était aumônier.

— Elles n’ont déjà que trop d’œuvres. Ce sont d’excellentes filles. Mais trop attachées à de petites pratiques, et mesquines, les pauvres dames.

Il soupira, se rappelant le temps où il