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Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/202

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qui se plaît à les orner, est indifférente à leurs fautes. Imitez-la, monsieur, et pardonnez à Catherine.

Je joignis mes prières à celles de mon bon maître, et M. d’Anquetil consentit à délivrer la prisonnière. Il s’approcha de la porte d’où partaient les cris, l’ouvrit et appela Catherine qui ne répondit que par le redoublement de ses plaintes.

— Messieurs, nous dit son amant, elle est là, couchée à plat ventre sur le lit, la tête dans l’oreiller et soulevant à chaque sanglot une croupe ridicule. Regardez cela. Voilà donc pourquoi nous nous donnons tant de peine et faisons tant de sottises !… Catherine, venez souper.

Mais Catherine ne bougeait point et pleurait encore. Il l’alla tirer par le bras, par la taille. Elle résistait. Il fut pressant :

— Allons ! viens, mignonne.

Elle s’entêtait à ne point changer de place, tenant embrassés le lit et les matelas.

Son amant perdit patience, et cria d’une voix rude avec mille jurements :

— Lève-toi, garce !

Aussitôt elle se leva et, souriant dans les larmes, lui prit le bras et entra dans la salle