Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/212

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enfin, monsieur, un jeune ecclésiastique, une fille de cuisine, une échelle, une botte de foin ! quelle suite, quelle ordonnance ! quel concours d’harmonies préétablies, quel enchaînement d’effets et de causes ! quelle preuve de l’existence de Dieu ! C’est ce dont je fus étrangement frappé, et je me réjouis de pouvoir ajouter cette démonstration profane aux raisons que fournit la théologie et qui sont, d’ailleurs, amplement suffisantes.

— L’abbé, dit Catherine, ce qu’il y a de mauvais dans votre affaire, c’est que cette fille n’avait pas de poitrine. Une femme sans poitrine, c’est un lit sans oreillers. Mais ne savez-vous pas, d’Anquetil, ce qu’il convient de faire ?

— Oui, dit-il, c’est de jouer à l’hombre, qui se joue à trois.

— Si vous voulez, reprit-elle. Mais je vous prie, mon ami, de faire apporter des pipes. Rien n’est plus agréable que de fumer une pipe de tabac en buvant du vin.

Un laquais apporta des cartes et les pipes que nous allumâmes. La chambre fut bientôt remplie d’une épaisse fumée au milieu de laquelle notre hôte et M. l’abbé Coignard jouaient gravement au piquet.