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Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/282

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dait en effet ce manuscrit et qu’il y avait lu, lui-même, les vers avec la variante contenue dans la lettre.

M. d’Astarac, ayant conté cette histoire en pelant une pomme, regarda l’abbé Coignard pour jouir du succès de son discours.

Mon bon maître souriait.

— Ah ! monsieur, dit-il, je vois bien que je me flattais tout à l’heure d’une vaine espérance, et qu’on ne vous fera point renoncer à vos chimères. Je confesse de bonne grâce que vous nous avez fait paraître là un Sylphe ingénieux et que je voudrais avoir un aussi gentil secrétaire. Son secours me serait particulièrement utile en deux ou trois endroits de Zozime le Panopolitain, qui sont des plus obscurs. Ne pourriez-vous me donner le moyen d’évoquer au besoin quelque Sylphe de bibliothèque, aussi habile que celui de Dijon ?

M. d’Astarac répondit gravement :

— C’est un secret, monsieur l’abbé, que je vous livrerai volontiers. Mais je vous avertis que si vous le communiquez aux profanes votre perte est certaine.

— N’en ayez aucune inquiétude, dit l’abbé. J’ai grande envie de connaître un si beau secret, bien qu’à ne vous rien cacher, je n’en at-