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Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/364

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— Apprenez donc, reprit mon bon maître, qu’il était très porté sur les femmes.

— C’est par cet endroit, dit le curé, que le diable prend de grands avantages sur l’homme. Mais où voulez-vous en venir, mon fils ?

— Vous le verrez bientôt, dit mon bon maître. M. de la Musardière donna rendez-vous à une pucelle dans une étable. Elle y alla, et il l’en laissa sortir comme elle y était venue. Savez-vous pourquoi ?

— Je l’ignore, dit le curé, mais laissons cela.

— Non point, reprit M. Coignard. Sachez qu’il se garda de l’accointer, de peur d’engendrer un cheval dont on lui eût fait un procès au criminel.

— Ah ! dit le barbier, il devait plutôt avoir peur d’engendrer un âne.

— Sans doute ! dit le curé. Mais voilà qui ne nous avance point dans le chemin du paradis. Il conviendrait de reprendre la bonne route. Vous nous teniez tout à l’heure des propos si édifiants !

Au lieu de répondre, mon bon maître se mit à chanter d’une voix assez forte :

Pour mettre en goût le roi Louison
On a pris quinze mirlitons
Landerinette,
Qui tous le balai ont rôti,
Landeriri.