Aller au contenu

Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vielleuse n’attachait pas à ces leçons plus de prix que je n’y donnais moi-même, et qu’elle les prodiguait à tous les polissons du quartier.

Catherine était plus réservée dans ses façons ; elle me faisait grand’peur et je n’osais pas lui dire combien je la trouvais jolie. Ce qui redoublait mon embarras, c’est qu’elle se moquait sans cesse de moi et ne perdait pas une occasion de me taquiner. Elle me plaisantait de ce que je n’avais pas de poil au menton. Cela me faisait rougir et j’aurais voulu être sous terre. J’affectais en la voyant un air sombre et chagrin. Je feignais de la mépriser. Mais elle était bien trop jolie pour que ce mépris fût véritable.