Aller au contenu

Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
LE JARDIN D'ÉPICURE

économiques s’opèrent avec la lenteur clémente des forces naturelles. Bonnes ou mauvaises à notre sens, les choses sont toujours ce qu’il fallait qu’elles fussent.

Notre état social est l’effet des états qui l’ont précédé, comme il est la cause des états qui le suivront. Il tient des premiers, comme les suivants tiendront de lui. Et cet enchaînement fixe pour longtemps la persistance d’un même type ; cet ordre assure la tranquillité de la vie. Il est vrai qu’il ne contente ni les esprits curieux de nouveautés, ni les cœurs altérés de charité. Mais c’est l’ordre universel. Il faut s’y soumettre. Ayons le zèle du cœur et les illusions nécessaires ; travaillons à ce que nous