Aller au contenu

Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
LE JARDIN D'ÉPICURE

voise, la douceur aux violents, une bonne économie à tous. Est-il possible de découvrir une ressemblance entre ces vierges robustes et pures des temps barbares, ces royales métayères, et les abbesses qui, sous Louis XV, mettaient des mouches pour aller à l’office et parfumaient de poudre à la maréchale les lèvres des abbés qui leur baisaient les doigts ?

Et même alors, même en ces jours de scandale, quand la noblesse jetait dans les abbayes des cadettes révoltées, il y avait de bonnes âmes sous les grilles des maisons conventuelles. J’ai surpris les secrets de l’une d’elles. Qu’elle me pardonne ! C’est l’an passé, chez Legoubin, libraire sur le quai Malaquais. Je trouvai un vieux manuel de confession à l’usage