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Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/190

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ont dit de vous. Ils content que vous avez tué, au bord de la fontaine d’Arès, un dragon dont la gueule vomissait des flammes, et qu’ayant arraché les dents du monstre vous les avez semées dans la terre où elles se changèrent en hommes. Ce sont des contes, et vous-même, monsieur, vous êtes fabuleux.

— Que je le sois devenu dans la suite des âges, il se peut, et que ces grands enfants que vous nommez les Grecs aient mêlé des fables à ma mémoire, je le crois, mais je n’en ai nul souci. Je ne me suis jamais inquiété de ce qu’on penserait de moi après ma mort ; mes craintes et mes espérances n’allaient point au delà de cette vie dont on jouit sur la terre, et qui est la seule que je connaisse