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Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/282

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sa folle jeunesse, quand il courait les bois et les montagnes. Il ne s’amuse plus. Son objet et lui peuvent être embrassés du même regard et sans cesse confrontés. Vous me parlez aussi du géomètre. Le géomètre spécule sur des abstractions, sans doute. Mais, bien différentes des abstractions métaphysiques, celles de la mathématique sont extraites des propriétés sensibles et mesurables des corps ; elles constituent une philosophie physique. Il en résulte que les vérités mathématiques, bien qu’intangibles par elles-mêmes, peuvent être comparées sans cesse à la nature qui, sans jamais les dégager entièrement, laisse paraître qu’elles sont toutes en elles. Leur expression n’est pas dans le langage ; elle est dans la nature