Aller au contenu

Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont l’intelligence a le plus de force et qui sont égoïstes, avares et sensuels comme les autres hommes. On ne verra jamais un physiologiste soumettre au raisonnement les battements de son cœur et le rythme de sa respiration. Dans la civilisation la plus savante, les opérations auxquelles l’homme se livre avec une méthode philosophique demeurent peu nombreuses et peu importantes au regard de celles que l’instinct et le sens commun accomplissent seuls ; et nous réagissons si peu contre les mouvements réflexes que je n’ose pas dire qu’il y a dans les sociétés humaines un état intellectuel en opposition avec l’état de nature.

À tout considérer, un métaphysicien