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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/122

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— Vraiment ? dit M. Bergeret, il y avait des additions sous tous ces arbres ?

— Et sur la terrasse et dans le kiosque.

Occupé à fendre des amandes, M. Mazure n’avait pas vu la robe de mousseline blanche. Il demanda de quelle femme on parlait. Mais M. Bergeret se donna l’avantage de garder le secret de madame de Gromance, et ne répondit pas.

Cependant la nuit était venue. Sur le gazon assombri et sous le feuillage obscur, çà et là, une lueur adoucie par une dentelle de papier blanc ou rose marquait la place d’une table et laissait apercevoir, dans une auréole, des formes mouvantes. Sous une de ces clartés discrètes, le petit plumet blanc d’un chapeau de paille se rapprochait peu à peu du crâne luisant d’un homme mûr. À la clarté voisine se devinaient deux jeunes têtes plus légères que les phalènes qui volaient autour. Et ce n’était pas en vain que la lune montrait dans le ciel pâli sa forme blanche et ronde.