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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/139

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la préfecture et était en coquetterie avec madame Worms-Clavelin, avait gardé un silence de bon goût quand le jeune secrétaire du Comité royaliste s’était expliqué sur la nécessité de crever le préfet youpin ; mais aucune convenance ne l’empêchait maintenant de louer comme elle le méritait la lettre du prince et de faire entendre qu’il était prêt à tous les sacrifices pour le salut du pays.

M. de Terremondre n’avait pas moins de patriotisme et ne goûtait pas moins le style de Philippe. Mais il était si grand collectionneur de curiosités et si ardent amateur d’autographes, qu’il pensait avant tout à obtenir du jeune Lacrisse la lettre princière, soit par voie d’échange, soit par don gratuit ou sous couleur d’emprunt. Il s’était procuré par ces divers moyens des lettres de plusieurs personnages mêlés à l’affaire Dreyfus et il en avait formé un recueil intéressant. Il songeait maintenant à faire le dossier du Complot, et à y introduire la lettre du prince, comme