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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/155

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exprès. Est-ce que vous croyez que nous serons populaires, nous, quand nous serons le gouvernement ? Croyez-vous, Brécé, que les populations pleureront d’attendrissement en vous contemplant dans votre habit de chambellan, une clef dans le dos ? Et vous, Lacrisse, pensez-vous que vous serez acclamé dans les faubourgs, un jour de grève, quand vous serez préfet de police ? Regardez-vous dans la glace, et dites-moi si vous avez la tête d’une idole du peuple. Ne nous trompons pas nous-mêmes. Nous disons que le ministère Waldeck est composé d’idiots. Nous avons raison de le dire ; nous aurions tort de le croire.

— Ce qui doit nous rassurer, dit Joseph Lacrisse, c’est la faiblesse du gouvernement, qui ne sera pas obéi.

— Il y a belle lurette, dit Henri Léon, que nous n’avons que des gouvernements faibles. Ils nous ont tous battus.

— Le ministère Waldeck n’a pas un com-