Aller au contenu

Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous serez dessus elle se couchera tranquillement au bord du chemin et vous fichera par terre. Il n’y a pas plus sale bourrique, je vous en avertis. Auquel de ses cavaliers, s’il vous plaît, la popularité n’a-t-elle pas cassé les reins ? La foule a-t-elle jamais pu porter le moindre secours à ses idoles en péril ? Vous n’êtes pas aussi populaires que vous dites, messieurs les nationalistes, et votre prétendant Gamelle n’est guère connu du public. Mais si jamais la foule vous prend amoureusement dans ses bras, vous découvrirez bientôt l’énormité de son impuissance et de sa lâcheté.

» Je ne pus me retenir de reprocher sévèrement au citoyen Bissolo de calomnier la foule française. Il me répondit qu’il était sociologue, qu’il faisait du socialisme à base scientifique, qu’il possédait dans une petite boîte une collection de faits exactement classés, qui lui permettaient d’opérer la révolution méthodique. Et il ajouta :