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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/221

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» Eh bien ! on se trompera. Nous serons obligés d’en faire, et nous en ferons. Ce sera profitable et ce ne sera pas difficile. Sans doute nous ne nous allierons pas aux républicains : ce serait un manque de goût, et le loyalisme nous le défend. Nous ne pourrons pas être moins royalistes que le Roi, mais nous pourrons l’être plus. Monseigneur le duc d’Orléans n’est pas démocrate, c’est une justice à lui rendre. Il ne s’occupe pas de la condition des ouvriers. Il est d’avant la Révolution. Mais enfin, il a beau dîner en culotte avec un gilet breton, et tous ses ordres au cou, quand il aura des ministres libéraux, il sera libéral. Rien ne nous empêche alors d’être des ultras. Nous tirerons à droite, pendant que les républicains tireront à gauche. Nous serons dangereux et l’on nous traitera favorablement. Et qui dit que cette fois ce ne seront pas les ultras qui sauveront la monarchie ? Nous avons déjà une armée introuvable. L’armée