Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/328

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les nationalistes ; tu n’as pas eu le courage de les combattre. Tu n’as rien tenté pour dévoiler leurs mensonges. Au contraire, tu as, comme eux, avec eux, entretenu toutes les équivoques. Tu savais la vérité, tu n’as pas osé détromper les électeurs quand il en était temps encore. Tu as été lâche. Tu es battu, c’est bien fait !

Anselme Raimondin haussa les épaules.

— Tu es un vieil enfant, Maufle. Tu ne comprends pas le sens de cette élection. Il est pourtant bien clair. Mon échec n’a qu’une cause : le mécontentement des petits boutiquiers écrasés entre les grands magasins et les sociétés coopératives. Ils souffrent ; ils m’ont fait payer leurs souffrances. Voilà tout.

Et avec un pâle sourire :

— Ils seront bien attrapés !