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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/33

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Et M. Bergeret en compagnie des mitrons oisifs et des sergots indolents, regardait les terrassiers creuser le sol de la rive illustre, et il se disait encore :

— Je vois ici l’image de la cité future où les plus hauts édifices ne sont marqués encore que par des creux profonds, ce qui fait croire aux hommes légers que les ouvriers qui travaillent à l’édification de cette cité, que nous ne verrons pas, creusent des abîmes, quand en réalité peut-être ils élèvent la maison prospère, la demeure de joie et de paix.

Ainsi M. Bergeret, qui était un homme de bonne volonté, considérait favorablement les travaux de la cité idéale. Il s’accommodait moins bien des travaux de la cité réelle, se voyant exposé, à chaque pas, à tomber, par distraction, dans un trou.

Cependant, il cherchait un logis, mais avec fantaisie. Les vieilles maisons lui plaisaient, parce que leurs pierres avaient pour