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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/360

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national… Le pays avant tout. Vous choisirez avec M. Frémont ce qu’il faudra exposer.

— C’est égal, dit Jacques de Cadde en quittant la table, vous avez tort, Dellion, de ne pas travailler le coup du père François.

On prit le café dans le petit salon.

Jambe-d’Argent, chansonnier chouan, se mit au piano. Il venait d’ajouter à son répertoire quelques chansons royalistes de la Restauration avec lesquelles il comptait bien se faire un joli succès dans les salons.

Il chanta, sur l’air de la Sentinelle :


Au champ d’honneur frappé d’un coup mortel,
Le preux Bayard, dans l’ardeur qui l’enflamme,
Fier de périr pour le sol paternel,
Avec ivresse exhalait sa grande âme :
Ah ! sans regret je puis mourir ;
Mon sort, dit-il, sera digne d’envie,
Puisque jusqu’au dernier soupir,
Sans reproche j’ai pu servir
Mon roi, ma belle et ma patrie.


Chassons des Aigues, président du Comité d’action nationaliste, s’approcha de Joseph Lacrisse :