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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/362

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daient, pleins d’inquiétude, dans le vague de l’avenir.

— D’ici là, répondit Lacrisse, nous travaillerons la province. Nous avons déjà commencé.

— Il vaut mieux en finir tout de suite, déclara Chassons des Aigues avec l’accent d’une conviction profonde. Nous ne pouvons pas laisser à ce gouvernement de trahison le loisir de désorganiser l’armée et de paralyser la défense nationale.

— C’est évident, dit Jacques de Cadde. Suivez bien mon raisonnement. Nous crions : « Vive l’armée !… »

— Je te crois, dit le petit Dellion.

— Laissez-moi dire. Nous crions : « Vive l’armée ! » C’est notre cri de ralliement. Si le gouvernement se met à remplacer les généraux nationalistes par des généraux républicains, nous ne pouvons plus crier : « Vive l’armée ! »

— Pourquoi ? demanda le petit Dellion.