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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/369

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surée sur la queue du piano où il avait posé son chapelet et ses médailles :

— Nom de D…, Lacrisse, touchez pas à mon rosaire. Il est bénit par notre Saint père le pape.

— C’est égal, dit Chassons des Aigues, nous devons manifester dans la rue. La rue est à nous. Il faut qu’on le sache. Allons à Longchamp, le quatorze !…

— J’en suis, dit Jacques de Cadde.

— Moi aussi, j’en suis, s’écria Dellion.

— Vos manifestations, c’est idiot, dit le petit baron, qui avait jusque-là gardé le silence.

Il était assez riche pour se dispenser d’appartenir à aucun parti politique.

Il ajouta :

— Le nationalisme commence à me raser.

— Ernest ! fit la baronne avec la douce sévérité d’une mère.

— C’est vrai, reprit Ernest, vos manifestations, c’est crevant.

Le petit Dellion qui lui devait de l’ar-