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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/378

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les peuples estranges et les fissent fuir hors la ville, la bourse encore pleine. Vray de dire que ce dangier n’estoit pas grand. Les Trublions menaçoient horriblement et terriblement. Ains ils décroulloient gens en petit nombre, un, deux, trois à la fois, comme ai dict, et gens de la ville ; jamais ne attaquoient Angloys ou Alemans, ne autres peuples, mais tant seulement concitoyens. Descrouilloient en un lieu, et la ville estoit grande ; il n’y paraissoit guères. Ains possible estoit que ils y prissent goust, et voulussent subvertir davantage. Il ne sembloit point opportun qu’en ceste foire du monde et abondante frairie, feussent veus les Trublions grinçant des dents, roulant œils enflammés, serrant les poings, escartant les jambes et poussant abois rabiques et ululements lamentables, et doutaient les Parisiens que Trublions fissent en ce moment mal à propos ce que ils pouvoient faire sans inconvénient ne empeschement après la feste