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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/380

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chée, ains encore assez dentue pour mordre petits poissons, il dict bien doucement :

« Oyez, amis ; oyez tous. Sommes honnestes gens et bons compagnons. Sommes point fols. Demandons apaisement. Dirai mieulx : voulons apaisement. Apaisement est doulce chose. Apaisement est précieux onguent, hippocratique électuaire et dictame apollonien. C’est belle infusion médicinale, c’est tilleul, mauve et guimauve. C’est sucre, c’est miel. C’est miel, dis-je, et suis-je pas Robin Mielleux ? Me nourris de miel. Revienne l’aage d’or et leicherai le miel au tronc des chesnes vénérables. Vous en assure. Veux apaisement. Voulez apaisement. »

» Oyant telles paroles de Robin Mielleux, commençoient les Trublions à faire vilaine grimace et chuchetoient entre eulx : « Est-ce Robin Mielleux, notre ami, qui parle de ceste façon ? Il ne nous ame plus. Il nous trahit. Il serche à nous nuire, ou bien