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Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/185

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en ces âges, ne connaissait que la flore de ses bois et de ses champs ; il ignorait l’acanthe des Grecs et la noble élégance des volutes corinthiennes. Mais il savait attacher avec grâce le houx, le lierre, l’ortie et le chardon au chapiteau des colonnes ; il savait mettre des bouquets de fraisiers en fleurs et suspendre des guirlandes de chêne sur les murailles.

Les niches de ces preux, bien qu’un peu haut placées, nous apparaissent ainsi fleuries. Il ne faut que les regarder avec une lorgnette pour voir que chacune est ornée d’un feuillage différent.

La variété régnait, avec une souveraineté charmante, dans la sculpture décorative des âges qu’on a nommés gothiques. Aussi Viollet-le-Duc, qui a dû restituer tous les motifs ornementaux du château de Pierrefonds, s’est-il attaché à les diversifier infiniment. Pas deux frises, pas deux rosaces pareilles. Cette diversité donne un extrême agrément aux constructions antérieures à la Renaissance ; et la Renaissance en sa fleur ne rompit point avec cette jolie habitude de varier les motifs.

Vraiment il y a trop de pierres neuves à Pierrefonds. Je suis persuadé que la restaura-