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Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/224

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de l’exil de ce monde, c’est là qu’il faudra m’ensevelir. »

Les saints des Gaules avaient ainsi coutume de choisir eux-mêmes le lieu de leur sépulture. Dans le pays de Tréguier, saint Renan ne s’étant pas expliqué à cet égard avant sa mort, ses disciples déposèrent son corps sur un chariot attelé de bœufs qu’ils laissèrent aller librement, et ils le mirent en terre à l’endroit où les bœufs s’étaient arrêtés d’eux-mêmes.

Saint Valery mourut le dimanche qui suivit le jour où il avait marqué lui-même le lit de son repos. Il fut fait selon sa volonté, et l’évêque Berchund vint inhumer le corps du bienheureux.

L’histoire d’un saint ne finit point à la mort et à la sépulture. Elle se continue d’ordinaire par la relation des miracles opérés sur la tombe du bienheureux. Nous avons vu que Guillaume-le-Bâtard fit promener la châsse de saint Valery pour obtenir un vent favorable. Quatre-vingts ans après vivait un comte de Flandre nommé Arnould et surnommé le Pieux. Il avait une grande foi en la vertu des saints et professait une vénération particulière pour le corps du bienheureux Valery. Il le fit bien voir, car il