Aller au contenu

Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ville, un pensionnat libre. Il n’y a point d’école laïque de filles.

Par contre, il n’y a pas d’école religieuse de garçons. Les deux écoles communales de garçons ont été laïcisées dernièrement. Les frères n’ont point ouvert d’école libre. Ils se sont retirés de la ville, décevant ainsi, dans ses secrètes espérances, la municipalité qui se flattait, en appelant un instituteur laïque, de faire naître une féconde émulation entre l’enseignement municipal et l’enseignement libre.

Quant à l’obligation légale, elle n’a pas eu ici de résultats pratiques. La misère est une grande force. Que peut la loi contre elle ? Comment empêcher des gamins qui meurent de faim de voler des pommes de terre au lieu d’apprendre à lire ? J’ai vu discuter au Sénat la loi d’obligation. Le débat était solennel. Il en sortit une grande loi. Mais je vois ici combien il est difficile de soumettre à cette loi de petits malheureux qui n’ont pas une culotte à mettre pour aller à l’école.

Le soin généreux que nous prenons aujourd’hui d’instruire l’enfance n’était pas aussi étranger à l’esprit de nos pères qu’on le croit communément. Je viens d’en trouver une nou-