Aller au contenu

Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prêtre, précédé d’un bedeau, entra dans l’embarcation pour la bénir. Un chantre et un enfant de chœur y prirent place après lui, ainsi que le patron de la barque et sa femme. Ces deux bonnes gens gardaient, dans leurs pauvres vêtements de fête, une raideur simple et une gravité naïve. Ils n’étaient plus jeunes ni l’un ni l’autre. Brunis et durcis dans le travail, ils rappelaient, par la rude simplicité de leur attitude, les statues des vieux âges. Le prêtre prit, sur un plateau que lui présenta l’enfant de chœur, une poignée de sel et de blé, et il la sema dans la barque afin d’y semer en même temps la force et l’abondance. Puis il trempa dans l’eau bénite un rameau de buis, image du rameau que la colombe apporta dans l’arche, aspergea la barque, et, la nommant par son nom, la bénit.

Le chantre entonna alors le Te Deum. Il chanta ensuite le psaume cent six et l’Ave maris stella. Quand il eut fini, la femme du pêcheur coupa le gâteau qui avait été béni en même temps que la barque ; elle versa du vin dans les verres et offrit à boire et à manger au prêtre ainsi qu’à tous les assistants.

Il est d’usage, lors de la bénédiction des