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Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/323

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dèle d’un vaisseau de soixante-quatorze, pavoisé de tous ses pavillons, et ils chantaient une complainte dont voici quelques couplets :


Nous avons été de bande
Quarante et deux Arzonnois
À la guerre de Hollande,
Pour le plus grand de nos rois.

. . . . . . . . . . . . . .


Ce fut de juin le septième
Mil six cent septante et trois,
Que le combat fut extrême
De nous et de Hollandois.

Les boulets comme la grêle
Passaient parmi nos vaisseaux,
Brisant mâts, cordages, voile,
Et mettant tout en lambeaux.

La merveille est toute sûre
Que pas un homme d’Arzon
Ne reçut la moindre injure
Du mousquet ni du canon.

Un d’Arzon changeant de place,
Un boulet vint à passer,
Brisant de celui la face
Qui venait de s’y placer.