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Page:Anatole France - Poésies.djvu/167

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e nomme,

Et s'il s'est endormi songeant à notre amour,

Pour qu'il ne sente pas d'amers regrets un jour,

Effacez doucement de ses yeux mon image.

Qu'il m'oublie ! Et qu'un soir, au hasard d'un voyage,

Reçu près d'un foyer tranquille et réjoui,

IL y trouve une vierge et l'emmène chez lui,

Plus heureuse que moi, mais non certes plus tendre.

Ah ! s'il m'était permis...

Un CHŒUR lointain de jeunes hommes, chantant un épithalftrae

Hymen, Hymen aux beaux flancs,

Hespéros se lève.
Viens à nous ; la nuit est brève :

Hâte tes pieds blancs !

DAPHNÉ.

Mais il me semble entendre

Un invisible chœur et des-appels lointains
Qui hâtent une vierge à de nouveaux destins.

Le CHŒUR se rapproche :

Accours, la nuit brève est bonne

Et douce aux aveux.
Viens, portant dans tes cheveux

La verte couronne !